Un témoignage personnel est un instrument puissant. Dans un tribunal, les arguments basés sur des évidences matériels et des motifs peuvent avoir un impact; mais très souvent, c’est un témoignage personnel qui a la plus grande influence sur un juge ou sur un jury.
Il y a des années, j’étais dans un tribunal et avais suivi une affaire de criminalité dans laquelle l’inculpé était accusé de plusieurs cambriolages de magasins. Le plaignant présenta l’évidence qui dresse un lien entre l’inculpé et le temps ainsi que le lieu du crime. Toutefois, ce qui a confirmé la culpabilité de l’accusé était le témoignage des employés du magasin. Ils furent amenés un à un à la barre, et furent interrogés pour vérifier l’information exposée au tribunal. Ensuite, il leur avait été demandé d’identifier le voleur, si celui-ci était présent dans la salle d’audience. Un à un, ils montrèrent du doigt l’accusé. Cela fut très grave pour sa cause! En effet, la peine fut prononcée avant même que le jury ne se retrouve pour délibérer d’un verdict. Un matin, le juge nous dit que l’accusé avait accepté de plaider coupable, plutôt que de continuer le procès. Les témoignages individuels relatifs à sa culpabilité étaient irréfutables.
Dans Actes 26, nous lisons le témoignage personnel de Paul, rendu au Roi Agrippa. Les chapitres précédents décrivent la manière dont Paul avait été conduit devant les autorités Romaines et comment il fut faussement accusé de sédition par les responsables religieux Juifs. Ils disaient qu’il avait pollué le Temple à Jérusalem et était le meneur de la foi chrétienne, ou de la secte du Nazaréen, comme ils l’appelaient. Paul nia l’accusation. Finalement, sa cause fut portée devant le Roi Agrippa qui était versé dans la loi juive, et à l’Apôtre fut accordé le privilège de se défendre.
Paul était un homme très lettré, et possédait suffisamment de connaissance de la loi religieuse ainsi que de la loi laïque, ce qui lui permettrait de se défendre de façon efficace contre les accusations qui étaient portées contre lui. Il pouvait efficacement faire usage de sa connaissance des Ecritures pour défendre sa cause et convaincre tous ceux qui étaient présents que Jésus était, en réalité, le Christ. Cependant, lorsque l’occasion lui fut donnée de se défendre devant le Roi Agrippa, Paul choisit de partager son témoignage personnel du salut.
Du verset 19-23, nous lisons la conclusion du témoignage de Paul: “En conséquence, roi Agrippa, je n’ai point résisté à la vision céleste: à ceux de Damas d’abord, puis à Jérusalem, dans toute la Judée, et chez les païens, j’ai prêché la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d’œuvres dignes de la repentance. Voilà pourquoi les Juifs se sont saisis de moi dans le temple, et ont tâché de me faire périr. Mais, grâce au secours de Dieu, j’ai subsisté jusqu’à ce jour, rendant témoignage devant les petits et les grands, sans m’écarter en rien de ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver, savoir que le Christ souffrirait, et que, ressuscité le premier d’entre les morts, il annoncerait la lumière au peuple et aux nations.”
L’Apôtre comprit la puissance et la valeur d’un témoignage personnel. Et la manière dont il rendit son témoignage dans Actes 26 constitue pour nous un bon modèle à suivre quant à la manière de rendre, de façon efficace, des témoignages chrétiens aux non croyants.
Il y a trois parties clés à suivre pour rendre un témoignage efficace, lesquelles peuvent être trouvées dans Actes 26. Premièrement, nous devons parler de la vie que nous menions avant notre conversion. Deuxièmement, nous devons relater ce qui se passa, et qui occasionna notre transformation—notre expérience du salut. Finalement, nous devons décrire la vie que nous menons depuis que la transformation s’est opérée.
Quelle vie menait Paul avant sa conversion? Du verset 4-11, il fit un bref récit de sa vie primitive, l’achevant avec une description de sa condition juste avant sa rencontre avec Dieu. Il admit que: “Pour moi, j’avais cru devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth. C’est ce que j’ai fait à Jérusalem. J’ai jeté en prison plusieurs des saints, ayant reçu ce pouvoir des principaux sacrificateurs, et, quand on les mettait à mort, je joignais mon suffrage à celui des autres. Je les ai souvent châtiés dans toutes les synagogues, et je les forçais à blasphémer. Dans mes excès de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères” (Actes 26:9-11).
Paul ne tira pas gloire de sa vie passée, faisant un récit émotionnel de son comportement impie, ou passant beaucoup de temps à décrire le méchant homme qu’il a été. Il en est de même de nous aussi; lorsque nous rendons nos témoignages, nous n’attirons pas l’attention des auditeurs à nous, par le fait de nous appesantir sur notre vie passée. Nous parlons juste de ce qui nous permettrait de justifier le fait que nous avions sérieusement besoin du salut. L’attention des gens doit être dirigée vers Christ qui peut sauver n’importe qui.
Même lorsque nous relatons notre vie passée, l’objectif d’un témoignage est de donner honneur et gloire à Dieu. Le Psalmiste dit dans Psaume 107:1,2: “Louez l’Éternel, car il est bon, car sa miséricorde dure à toujours! Qu’ainsi disent les rachetés de l’Éternel, ceux qu’il a délivrés de la main de l’ennemi.” Les rachetés de l’Éternel—ceux d’entre nous qui sont nées de nouveau—doivent louer Dieu qui a étendu Sa miséricorde jusqu’à nous, et nous a délivré de la main de l’ennemi. Cela doit être en réalité notre objectif, lorsque nous partageons nos témoignages.
Ensuite, du verset 12-18, Paul décrit, d’une manière très simple, sa conversion sur la Route de Damas. Le Seigneur Jésus s’était révélé de manière si vive, que Paul pouvait encore se rappeler les paroles exactes qu’ils se sont échangés. Il n’avait besoin, en aucune manière, de soutenir son témoignage. Son simple récit était convainquant, parce que cela avait été une expérience définie dans sa vie. En seulement peu de mots, il était en mesure d’expliquer la manière dont Dieu l’avait rencontré, ce que Dieu lui avait dit et ce que Dieu voulait de lui—une vie de service, avec pour objectif d’amener les autres à la repentance et au salut.
Du verset 19-23, Paul déclara qu’il avait obéi à l’appel et que, “grâce au secours de Dieu, j’ai subsisté jusqu’à ce jour, rendant témoignage devant les petits et les grands.” Que disait-il? Il relatait ce que sa vie était devenue depuis le jour où il reçut le salut. Le Seigneur lui avait donné la victoire, et par Son aide, il était en mesure de partager son témoignage et dire à tout le monde que le Seigneur avait permis qu’il Le rencontrât. Quel bon, solide et victorieux témoignage!
Un simple témoignage de ce que Dieu a fait dans une vie aura un impact. Après ce récit, nous avons lu la réaction de deux parmi ceux qui ont écouté Paul ce jour-là. Le verset 24 parle de la réaction de Festus. Ayant écouté le témoignage de Paul, il semblait ne plus pouvoir se contenir—un probable indicateur de la conviction. Il est dit qu’il répondit à haute voix: “Tu es fou, Paul! Ton grand savoir te fait déraisonner.” Il est évident qu’il n’avait pas de moyens pour expliquer ce qu’il venait d’entendre, ou bien, ce qu’était son état d’âme après l’avoir entendu.
Dans le verset 28, le Roi Agrippa répondit: “Tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien!” Il y a différentes interprétations quant à la manière dont il prononça ces mots. D’aucuns disent qu’il les aurait prononcés d’une manière sarcastique, tandis que d’autres supposent qu’il était sincère. D’une manière ou d’une autre, le Roi Agrippa se sentit obligé de réagir face au témoignage qu’il venait d’entendre. Il fut personnellement influencé par le témoignage de Paul. Lorsque nous donnons nos témoignages, les gens peuvent nous rejeté. Néanmoins, un témoignage victorieux est une chose difficile à rejeter du cœur, à cause de l’impact que cela laisse sur celui qui l’entend.
Parfois, nos témoignages peuvent ne pas être rendus verbalement, mais toujours est-il qu’ils laissent un impact. Les experts du langage corporel disent que les 70% de notre communication ne sont pas verbaux. Je me souviens d’un élève qui était un camarade de classe du Lycée à Bozeman, Montana. Il ne m’avait jamais rendu son témoignage; il ne m’avait jamais rien dit qui montrait qu’il avait été sauvé. Néanmoins, je savais qu’il était Chrétien, en observant simplement la manière dont il se comportait et répondait aux autres élèves qui essayaient d’avoir des écarts de conduite à son égard. Il ne s’énervait jamais. Il ne réagissait jamais mal. Chaque jour, il influençait cette classe par ses bonnes attitudes. Et je prenais note de tout cela! Quatre ans plus tard, lorsque je fus sous une lourde conviction à cause de la vie que je menais, le témoignage non-verbal de ce jeune homme fut l’une des choses qui me vint à l’esprit. Dans mon cœur, je savais qu’un Chrétien pouvait mener une vie victorieuse. Ce camarade de classe m’avait quotidiennement rendu témoignage, bien que son témoignage ne me fût pas rendu verbalement. Jusqu’à ce jour, j’apprécie son témoignage chrétien.
Un autre résultat de nos témoignages est révélé dans Apocalypse 12:11. Il est dit: “Ils l’ont vaincu (Satan) à cause du sang de l’agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort.” Lorsque nous rendons nos témoignages, nous brandissons une arme de vainqueur, laquelle nous aidera à obtenir la victoire sur l’ennemi.
Avez-vous un témoignage personnel aujourd’hui? Si tel n’est pas le cas, Dieu peut vous en donner un—un témoignage qui ne parlera pas seulement de la victoire sur l’ennemi, mais qui vous permettra aussi de parler aux autres et de les encourager en les orientant vers une vie accomplie, pleine d’espérance, et qui mène à une récompense éternelle.
John Musgrave est le Directeur Régional de l’Europe Orientale pour l’Organisation de la Foi Apostolique, et un ministre à l’église du Siège à Portland, Oregon.